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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome I, 1916.djvu/165

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de Nicholson promit, en outre, une prompte expédition de tous ces articles… mais depuis ce temps on n’a eu aucune réponse sur ce sujet.[1] »

Ce document officiel est confirmé par plusieurs autres, dont nous ne donnerons que le suivant, parce qu’il renferme d’autres faits importants. C’est un rapport de M. de Costebelle au ministre, à la date du 29 août 1714, c’est-à-dire immédiatement après le retour de MM. de la Ronde et de Pensens :

« Le 13 juillet, je fis partir M. de la Ronde Denys pour le Port-Royal, dans un bateau de l’Acadie que j’avais frété. J’envoie à Votre Grandeur la copie de la lettre que j’ai écrite à M. de Nicholson, et des instructions que j’ai données à M. de la Ronde. Je lui ay remis les ordres de la Reine en anglais et en français. M. Gaulin s’embarqua avec lui, et plusieurs Acadiens qui étaient ici. J’ai cru, Monseigneur, de ne pas rendre un plus grand service au Roy que d’aider à ces habitans à sortir d’un abîme où ils vont tomber.

« Votre Grandeur me dit qu’elle envoyt pour eux les agrès que j’avais demandés ; mais ils viendront tard ; avant qu’on les leur ait fait tenir la saison sera bien avancée. Ils avaient écrit à Boston pour en avoir ; M. de Nicholson l’a

  1. Conseil de Marine, 28 mars 1716. Cité par Casgrain, p. 49. Nous tenons à faire remarquer que Richard n’emprunte pas seulement à Casgrain, qui les a pris directement aux archives, les documents ci-dessus, mais encore suit de près le récit de l’auteur sur la question présente. Quant à ce référé à la Reine invoqué par Nicholson, en réponse aux demandes si légitimes des délégués, c’était de sa part pure chinoiserie. Les ordres de la Reine étaient formels, explicites. Qu’avait-il besoin de vouloir lui soumettre une requête qu’elle avait prévue et exaucée positivement ? Le 22 mars 1714, Pontchartrain avait en effet écrit à L’Hermitte : « Vous verrez par la triple copie de l’ordre reçu de la reine d’Angleterre que les habitants de l’Acadie ont le privilège de vendre tout ce qu’ils possèdent. » — Cela n’était-il pas suffisant pour convaincre tout homme de bonne foi ? — Arch. de la Mar. Série B. fin du vol 36, fol. 444 1/2.