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qu’on leur tienne fermées les portes du Fort, de jour et de nuit, de façon qu’ils ne puissent avoir aucun rapport avec la garnison, ayant en plus, par Proclamation, défendu qu’ils entretiennent des relations avec les indigènes, comme ils en avaient toujours eu l’habitude pour la traite des pelleteries, cela a eu pour effet de détourner les Acadiens de prolonger leur séjour dans la Province. Aussi se sont-ils construits un grand nombre de petits vaisseaux pour se transporter, avec leurs effets, au Cap Breton : chose que les officiers français avaient toujours demandée et qu’ils avaient même menacé de faire[1]… »

Vetch se garde bien de mentionner les raisons qui empêchèrent les Acadiens d’utiliser les nombreux bateaux qu’ils s’étaient construits : on les devinerait facilement, même si des documents authentiques ne les signalaient pas.


Samuel Vetch au Bureau de Commerce.


« Londres, le 21 février 1716.


« …Quant aux habitants français de cette Province, d’après ce que je sais, bien peu ont émigré, encore que les tracasseries auxquelles ils ont été en butte eussent dû les porter à s’en aller. Je ne doute pas qu’ils ne fussent heureux de pouvoir continuer à demeurer sur leurs terres, (dont quelques-unes sont d’une étendue considérable,) à la condition de trouver protection et encouragement de la part de la Couronne. Du reste, comme un pays sans habitants ne compte plus, le départ des Acadiens, avec leurs bestiaux, pour le Cap Breton, serait une source de richesse pour cette

  1. Public Record Office. Col. Records, N. S. vol. 2. — Doc. sur l’Acadie, pièce XVIII.