Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome I, 1916.djvu/182

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résultats, elle ne fut favorable ni à l’un ni à l’autre : tous deux succombèrent dans une commune défaite ; pour chacun, la carrière des honneurs sembla se terminer là. Vetch n’obtint rien, et Nicholson perdit sa position deux années après. Comme il arrive souvent dans ces sortes d’affaires, les deux rivaux avaient surtout réussi à prouver qu’ils étaient l’un et l’autre indignes de la confiance publique. Leurs différends ont eu du moins cet avantage de nous éclairer sur leur caractère et leur conduite et de nous montrer en quelles tristes mains était tombée l’administration de la colonie. Pour ce qui regarde Nicholson, en particulier, comment ne pas estimer qu’il avait dû donner de réels sujets de plaintes, quand on le voit condamné par trois personnages qui furent successivement lieutenants-gouverneurs de la province, à savoir Vetch, Caulfield, Armstrong, et plus tard, en 1739, par Adams ? Et cependant, à nous en tenir à l’ouvrage préparé par Akins, loin de soupçonner de quoi que ce soit Nicholson aussi bien que Vetch, nous serions au contraire tenté de les prendre pour des hommes intègres auxquels la postérité doit une statue. Heureusement que nous avons pu nous renseigner sur leur compte à d’autres sources ! Mais que penser du compilateur qui a omis les documents que nous venons de produire ? Estimait-il qu’ils manquaient d’importance ? Ne serait-ce pas plutôt qu’il leur en trouvait une trop considérable ? Car il ne pouvait vraiment les ignorer. Ces documents sont tous aux Colonial Records de Londres, section de la Nouvelle-Écosse, où Akins avait précisément reçu la mission de se procurer toutes les pièces qui pouvaient servir à l’histoire de la province. Les documents en question sont voisins de ceux qu’il a fait entrer dans son volume. Et pourquoi les a-t-il éliminés ? Nous nous le demandons avec d’autant plus de surprise