CHAPITRE SIXIÈME
Le gouverneur Richard Philipps, n’ayant rencontré partout qu’échecs et déceptions, se sentait profondément dégoûté : la tâche ingrate qui lui avait été échue, le pitoyable état des fortifications d’Annapolis, la faiblesse de la garnison, l’apathie des autorités à l’égard de ses projets, son impuissance à faire respecter ses volontés, les insuccès constants qui avaient marqué son administration, tout cela était certes plus que suffisant pour le décourager. Au reste, cette vie de garnison dans un lieu écarté, loin du centre de la civilisation, cette existence dépourvue de tout confort, s’accordait mal avec ses goûts de grand seigneur et de courtisan. Aussi s’embarqua-t-il pour l’Angleterre dans l’été de 1722, sans se soucier de l’ouverture générale des hostilités avec les sauvages, qui venait de se produire. Il n’en resta pas moins gouverneur en titre de la Province, avec tous les émoluments attachés à cette charge, jusqu’à la fondation de Halifax, en 1749, alors qu’on lui donna pour successeur Cornwallis.
John Doucett, qui avait été déjà lieutenant-gouverneur,