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dont vous allez jouir et que vous transmettrez à vos enfants. J’ai confiance que vous êtes venus avec une parfaite résolution de prêter serment de fidélité comme de bons sujets, et que vous êtes animés de sentiments de soumission et de loyauté à la fois honnêtes et sincères envers un Roi aussi bon et aussi gracieux que le nôtre, et qui vous a promis, si vous prêtez ce serment et si vous l’observez avec fidélité, qu’il vous accordera non seulement le libre exercice de votre religion, mais même la jouissance de vos propriétés et les droits et immunités de ses propres sujets nés dans la Grande Bretagne. Quant à moi, tant que j’aurai l’honneur de commander ici, je ferai tous mes efforts pour maintenir tout ce que Sa Majesté a si gracieusement promis de vous accorder. »

« Alors, à la demande de quelques uns des habitants, fut lue la traduction française du serment qu’on leur proposait de prêter. Et un certain nombre prièrent qu’une clause y fut insérée suivant laquelle ils ne pourraient jamais être obligés de prendre les armes. Le gouverneur, prenant alors la parole, leur fit observer qu’une pareille clause était bien inutile, puisque les lois anglaises interdisaient le service militaire aux catholiques romains. Sa Majesté, d’ailleurs, avait tant de sujets protestants à placer avant tous les autres dans ses armées ! Tout ce que Sa Majesté leur demandait, c’était d’être de fidèles sujets et de ne se joindre à aucun de ses ennemis ; au contraire, ils devront, dans leur

    machiavélique, et qui serait d’un haut comique, si elle n’était odieuse. Elle est trop caractéristique pour n’être pas rapportée en détail. On va voir avec quel art perfide Armstrong attira peu à peu les Acadiens dans son piège, et les y fit tomber… » — De façon à donner le rapport de cette séance au complet, nous empruntons à Casgrain l’exode du discours tenu par Armstrong. Rameau a traduit tout le reste.