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Majesté respect plus profond et obéissance plus entière que par le passé, et s’engager à ne jamais et sous aucun prétexte se mêler des affaires du gouvernement, et au contraire à inspirer si possible par son enseignement des principes d’obéissance et de loyauté aux Indiens et aux habitants français ; étant donné, d’autre part, que les habitants sont désireux de voir ce missionnaire remis en liberté, le gouverneur a suspendu sa résolution d’envoyer Gaulin en Angleterre…, il demande l’avis de son conseil sur ce point et désire savoir s’il ne regarde pas comme plus sage, dans l’état présent des choses, de donner à ce prêtre la liberté et de lui confier, jusqu’à nouvel ordre, la cure des Mines. »

Le Conseil se rangea à l’avis du Gouverneur. Le jeudi 10 novembre, Armstrong profite d’une autre séance pour déverser sa bile sur ce pauvre missionnaire. Et voici en quels termes amers il s’exprime[1] : « Ce vieux bonhomme de Gaulin a tenu des propos inconsidérés sur le compte du gouvernement, et parlé irrespectueusement de l’ordre que je lui ai donné de desservir la cure des Mines. C’est M. Adams qui m’a transmis cette information par écrit assermenté. Or, cela constitue une intolérable insolence. Gaulin a nié le fait, il a prétendu qu’Adams avait mal interprété ses paroles, qu’il n’avait pas eu l’intention d’offenser personne… » La décision du Conseil fut celle-ci : « encore que Gaulin soit un homme méprisable, il est préférable, dans les circonstances, de le laisser en charge de sa mission des Mines, que de garder en prison ou de bannir de la Province ». Il fut sommé de comparaître, reçut une bonne ré-

  1. Aux Nova Scotia Doc., il n’est pas fait mention de cette dernière réunion du conseil. C’est B. Murdoch, Hist. of N. S., ch. XLVIII, page 438, qui la signale et en donne le compte-rendu.