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Venons-en au plus grave des démêlés d’Armstrong avec le clergé : il se rapporte à MM. de Chauvreulx et de St-Poncy. Le document concernant cette affaire est contenu aux Archives de la Nouvelle Écosse. C’est une délibération du conseil d’Annapolis. (Il importe de ne pas oublier qu’Armstrong n’était pas loin de composer à lui seul tout son conseil. Ses procédés en avaient écarté et dégoûté les membres les plus influents ; ceux qui consentaient encore à en faire partie — et le nombre n’en était pas suffisant pour constituer un quorum, à l’arrivée de Philipps en 1830 — avaient dû, il n’est pas douteux, abdiquer leur indépendance. Avec un tel homme, il fallait ou se soumettre ou se démettre, ou du moins ne pas faire acte de présence dans les moments scabreux.) Ceci posé, nous reproduisons, dans leurs parties essentielles, les minutes du conseil où le cas de MM. de Chauvreulx et de St-Poncy a été pris en délibéré[1] :

Extrait des minutes du conseil, 18 mai 1736.

« … MM. de St-Poncy et Cheavereaux (sic), les deux prêtres romains, furent appelés à comparaître et informés de ce dont il était question ; et il leur fut signifié que l’on jugeait nécessaire qu’avant le départ de M. de Poneys pour Cobequid, lui ou M. Cheavereaux se rendit à Pobomcoup, avec M. Charles Dentremont[2] et le lieutenant Amherst, afin de procurer la restitution des voiles de vaisseaux et de tous autres effets qui ont été pris par les Indiens.

« Ces deux messieurs, luttant d’audace et d’insolence, ou-

  1. Nova Scotia Documents, p. 103.
  2. Sur l’origine des d’Entremont, v. Rameau. Une colonie, etc. Pièces justificatives, Ie Série, X, IIIe Série, V. Les d’Entremont descendaient de Philippe de Mius d’Entremont, baron de Pobomcoup.