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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome I, 1916.djvu/354

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que aussi fâcheuse aux Français que l’avait été la précédente ; car il arriva de Boston, quatre jours après, tout un convoi chargé de vivres et de munitions pour ravitailler la

    portèrent sur Annapolis, le 1er juillet, au nombre de 300. — Les Indiens abandonnèrent l’attaque de ce fort peu après, quand fut arrivé, dans le bassin d’Annapolis, le Provincial Galley, du Massachusetts, avec une petite troupe de 70 hommes, et remontèrent aux Mines pour y attendre l’expédition française qui ne les rejoignit que le 24 août 1744. Duvivier campa en vue de Port-Royal le 25 août. Il harcela les Anglais, et fit sommer Mascarène de lui rendre la place… Les négociations entre lui et ce gouverneur traînèrent en longueur ; enfin, un brigantin et un sloop anglais entrèrent dans la rade, Annapolis était sauvée ! Le 3 octobre arriva De Gannes, envoyé par le gouv. de Louisbourg, avec ordre de ramener le détachement de réguliers qui était à Port-Royal. Ce fut en vain que Duvivier insista pour qu’on attendit les navires qui venaient de Louisbourg. De Gannes voulut absolument partir le dimanche 4 octobre ; il resta 10 jours aux Mines, et était encore le 26 octobre à Beaubassin, où il reçut de Louisbourg un avis du départ des vaisseaux pour Port-Royal, où ils arrivèrent ce jour même, 26 octobre. Si de Gannes fût resté quelques jours de plus devant Annapolis, la situation devenait extrêmement critique pour les Anglais. Il commit deux erreurs graves : l’une, d’en partir trop tôt, l’autre de ne pas se ménager un moyen de communication entre Beaubassin, où il resta jusqu’à la fin d’octobre, et Annapolis. Le chef de la petite escadre, venue de Louisbourg, s’apercevant à son arrivée que les troupes françaises étaient parties, attendit trois jours dans le port, et regagna ensuite la mer, après avoir capturé les deux petits vaisseaux anglais qui étaient dans la rade d’Annapolis. » Une Colonie, etc., t. II, ch. XIII, p. 100 et seq. — Cf. également Pièces justificatives, IVe Série, Pièce II. Comment avorta le siège d’Annapolis par Duvivier, en septembre 1744, et Lettre de M. de Gannes pour se justifier, 8 nov. 1744. — Archives de la Marine.

    Cf. Garneau. Hist. du Canada, Liv. VIII, ch. II, p. 167-8., du tome second de la sec. édition, Québec, 1852. — Cf. Histoire populaire du Canada, d’après les doc. franc., et américains, par Jacques de Baudoncourt, (Paris, Bloud et Barral, s-d. mais l’avant-propos est daté : 25 novembre 1886), chap. XI, p. 275. — Cf. New France and New England, by John Fiske, ch. VII, Norridgewock and Louisbourg, p. 226-7. — B. Murdoch. Hist. of N. S. vol. II, ch. IV. Hannay, Hist. of Acadia, ch. XVIII.

    « Duvivier était le fils d’un officier français, et avait le grade d’enseigne de vaisseau et de capitaine. En 1708, il épousa, dans des circonstances particulières, Marie Muis de Pomboncoup. Sa mère était Anne, fille de Charles de la Tour, qui s’était établi en Acadie dès les premiers temps de la colonie. En 1735, Duvivier avait rédigé un Mémoire, dans lequel il prétendait qu’avec cent hommes, et des armes qui seraient distribuées aux habitants, il serait capable de