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remparts écroulés ». Or, comment exécuter cette entreprise sans le concours des Acadiens, desquels on dépendait, et pour les matériaux et pour la main d’œuvre ? Car la garnison d’Annapolis ne comprenait pas cent hommes valides. J’admets que c’était le devoir des habitants français de venir en aide à leur gouverneur ; mais j’admets aussi que cela supposait, de leur part, beaucoup de bonne volonté. Eh ! bien, Mascarène avait pris un tel ascendant sur eux qu’ils ne firent jamais aucune difficulté de se prêter à son désir. Écrivant, en décembre 1744, au gouverneur Shirley, il lui disait : « Notre Fort était dans un état déplorable… Les habitants français se montrèrent disposés, non seulement à aller couper le bois nécessaire pour le réparer, mais encore à travailler eux-mêmes à sa restauration ; et nous en avions déjà achevé une partie, quand, le premier juillet, les Indiens, au nombre de trois cents environ, vinrent nous interrompre[1]. »

Plus tard, quand Duvivier se fut retiré, Mascarène reprit les travaux abandonnés, et requit de nouveau l’assistance des Acadiens : « J’ai demandé aux députés représentant les habitants de cette rivière de fournir à l’Ingénieur les matériaux requis pour exécuter nos réparations, au prix qui avait été convenu : et tous ont semblé accéder à nos désirs, et prendre part à l’œuvre commune avec beaucoup d’entrain[2]. »

L’expédition malheureuse de Duvivier n’empêcha pas le

  1. Akins, p. 140-1. Gov. Mascarene to governor Shirley. Longue lettre de 7 pages, qui donne tous les détails possibles concernant l’expédition infructueuse de Duvivier, et dans laquelle il n’est aucunement question de de Gannes.
  2. Akins, p. 150. Gov. Mascarene to — (pas d’adresse). Annapolis Royal, 15 mars 1745.