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rement comment il se fait que la petite armée de Louisbourg, tandis que considérablement grossie par les guerriers micmacs, à qui l’on avait toujours laissé croire que le Roi de France n’avait jamais cédé leurs droits territoriaux, n’a pas reçu d’assistance effective de la part des Acadiens. Bien qu’une partie des habitants de Beaubassin fut demeurée antipathique au régime anglais, dans les cantons de Cobequid, Piziquid, Grand-Pré, et autres, aussi bien que le long de la rivière Annapolis, un très petit nombre de personnes furent soupçonnées de vouloir prêter main-forte à l’invasion ; et Duvivier reçut aussi peu d’aide de la part des Acadiens après qu’il eût traversé l’Avon (Piziquid), que, l’année suivante, le prince Charles Stewart devait en recevoir peu, après avoir franchi la Tweed. Les lettres du gouverneur Mascarène ont montré pleinement combien, à cette époque, les missionnaires ou les populations étaient loin de donner aucun secours efficace aux forces envahissantes[1]. » Dans sa lettre à ———, datée de Port-Royal, 15 mars 1745, Mascarène a pu dire : « Les habitants français se sont en général bien conduits, encore qu’il n’y eût rien de surprenant à ce que l’ennemi comptât de ses créatures parmi eux[2]. » Et dans sa communication au « cher Ladeveze », que nous avons reproduite plus haut[3], il fixe à une vingtaine le nombre de ceux que les Français rallièrent à leur cause. Nous croyons que ce rapport contient l’exacte vérité, attendu qu’il est de tout point conforme aux données de source française. Douze de ces Acadiens furent arrêtés sur les dénonciations de leurs

  1. Vol. Il, ch. IV, pp. 41-2.
  2. Akins, p. 151.
  3. Can.-Fr., Tome II, p. 82, pièce LXIX des Doc. inéd. : « They could not prevail upon above twenty to joyn with them. »