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Nouvelle-Écosse, il est probable que les habitants français, sans une seule exception, fussent restés dans les bornes de la plus stricte fidélité.

Mascarène, par ses procédés empreints d’équité et de douceur, avait gagné, à un degré extraordinaire, l’estime et la confiance des Acadiens. Ceux-ci venaient à lui comme à un ami, presque comme à un père. Avaient-ils quelque doute concernant l’étendue de leurs obligations, ils s’empressaient de le lui soumettre ; et sa réponse était invariablement acceptée sans un murmure. Les documents officiels nous offrent plusieurs exemples de ceci ; citons seulement le suivant : Des officiers anglais avaient obligé quelques Acadiens à servir comme guides et comme pilotes contre les français. Interprétant ces ordres comme une violation de leur neutralité, ces gens adressèrent à Mascarène une supplique pour le prier de les exempter d’un tel service. Le gouverneur, dans sa réponse, développa de longs arguments, pour leur démontrer que leur serment n’était pas incompa-

    « King’s chapel Burial Grounds, 1630. Here were Buried — Governors of Massachusetts John Winthrop, 1649 — John Endecott, 1665 — John Leverett, 1679 — William Shirley, 1771… » Shirley fut un des commissaires nommés par l’Angleterre pour régler la question des frontières de l’Acadie. Il est l’auteur de la publication intitulée : « Mémoires des commissaires anglais et français », en date du 21 septembre 1750, dans laquelle il revendique pour l’Angleterre toutes les terres à l’est de la rivière Penobscot et du St-Laurent, comme comprenant l’Acadie ancienne. (La part du lion, naturellement !) Il publia également à Londres en 1757, un « Mémoire de la dernière guerre en Amérique », et d’autres ouvrages. Il insista longtemps auprès de la Métropole sur la nécessité et l’importance d’établir en Nouvelle-Écosse une colonie britannique sur des bases solides, et en 1748, soumit au Secrétaire un projet en ce sens : lequel était minutieux et élaboré ; il y conseillait de mêler des colons anglais aux colons français à l’intérieur du pays. Ce projet ne fut pas adopté. Shirley avait soutenu l’assemblée du Mass, dans son opposition au plan de fédération des colonies américaines pour des fins de défense, plan adopté à Albany en 1754. Il mourut pauvre. — Cf. Minot’s Hist. Mass., vol. I, 292-97. N.-Y. Col. Docum. VI, 959. — Allen’s Biog. Dict.