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habitants français de la Nouvelle-Écosse, je me suis permis d’omettre de cette Déclaration ce qui concerne le libre exercice de la Religion Romaine, (encore que cette clause ait été mentionnée dans la lettre de Votre Grâce, comme devant être incluse dans le plan de Proclamation que Sa Majesté avait l’intention de lancer), désirant auparavant transmettre à Votre Grâce mon sentiment sur ce point, et attendre de recevoir de plus amples directions de Sa Majesté. Entre temps, j’ai fait une Déclaration qui touche tous les sujets sur lesquels il était nécessaire de rassurer les Acadiens, et de calmer sans plus tarder leurs inquiétudes[1]. »

Quel amoncellement de duperies, depuis Nicholson jusqu’à Shirley ! Pélion sur Ossa ! Et l’on en verra bien d’autres, avant que Lawrence et ses complices n’aient mis un comble à toutes ces iniquités !

Le gouverneur du Massachusetts aurait bien inclus dans sa Proclamation la promesse du libre exercice de la Religion ; mais cette promesse émanant de Sa Majesté, — possibly, — aurait pu nuire au succès des beaux plans que lui, Shirley, caressait pour l’avenir de la Province. Il a donc cru préférable de passer par-dessus cette « bagatelle ». Simple question de ne pas engager imprudemment le nom de Sa Majesté, quand cela n’était pas absolument nécessaire ! Il se trouvait ainsi plus à l’aise, pour mettre en œuvre les moyens de briser cet attachement inexplicable que les Acadiens portent aux choses de leur religion !…

Mascarène communiqua donc aux Acadiens la Proclamation de Shirley[2]. Et il écrivit aux députés des Mines :

  1. Public Record Office. America and West Indies. Shirley to Newcastle. (164) A. C. p. 33.
  2. Mascarène to Shirley, Oct. 14, 1747. Annapolis. The Declaration transmitted to the Acadians. (176) (A. C. Sess. pap., p. 33).