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autres, dans le nombre desquels Etoit Compris dix Cadets, en Sus onze officiers, dont Trois Capitaines ; m’ayant fait Connoître son peu d’Empressement par toutes ses difficultés, je Laissé Le Commandement a monsieur de Bonnaventure Capitaine. Je luy donné des Instructions et des ordres pour monsieur Deganne ; monsieur Duquesnel L’ayant Envoyé Relever monsieur Duvivier à qu’il avoit promis de Le faire pour qu’il peut passer en France, ne croyant pas Les Choses Sur Le pis qu’elles Etoit ;

J’ordonné a monsieur de Bonnaventure d’aller dans Le Bassin du port royal ou je Comptais qu’il trouveroit monsieur Deganne, ne doutant pas que monsieur Duvivier ne Leut Bien Instruit, et ne pencent pas que L’etant, il en feut party avant Le retour de L’exprès que monsieur Duvivier avoit envoyé, J’avois enjoint dans Les ordres que J’avois donné a monsieur de Bonnaventure d’envoyer aux mines pour donner avis a monsieur Deganne supposé qu’il feut retiré du port royal ; La nuit du vingt Cinq au vingt six du mois dernier monsieur de Bonnaventure arriva au port royal ; il envoya à Terre Monsieur de Bellemont officier avec Monsieur de Latour qui avoit demandé a S’embarquer volontaire Sur ce Vaisseau pour s’instruire des habitans ; ils Leurs dirent que deux jours après L’arrivée de monsieur Deganne Le Camp s’Etoit Levé qu’on y avoit abandonné Toutes Les Echelles que les anglois Les avoit faittes porter a leur fort, et Se divertissoient a En faire des feux de réjouissance ; qu’ils savoit de plus que Monsieur Deganne avoit poursuivy Sa routte et Etoit party des mines dans le dessein de s’en retourner a Louisbourg et qu’il avoit Congédié Tous les Sauvages ; que Seullement Monsieur Duvivier Leurs avoit dit a Tous en Leurs disant adieu qu’il Comptoit Bientôt Les Revoir qu’il Esperoit Trouver des ordres en chemin pour Les faire revenir ; ils adjouterent qu’ils Etoit Bien Comptant de monsieur Duvivier et Témoignèrent y Etre attaché ; cecy est Le Raport que m’en ont fait messieurs de Bonnaventure de Bellemont et de Latour ; Ses habitants ne pareurent point Souvrir a monsieur de Bonnaventure et Luy Témoignèrent quelques Inquiétudes Sur ce qu’il se rencontroit a son Bord des anglois dont ils Etoit connus ; et Le prièrent de Les faire mettre à terre avant Le jour, Leurs Inquiétudes Etoit pardonable après ce qui venoit de Leurs arriver ; au surplus Monsieur de Bonnaventure Leurs parut dans le dessein d’Envoyer a Beaubassin Ce qui Leurs fit pencer qu’ils auroit du tems ; et desirant sans doute voir Les forces Rasemblées pour ne point se compromettre, La declaration du Capitaine corsaire et de son pilotte Cottié Le prouvent assez monsieur de Bonnaventure qui Etoit apareillé et déjà fort loin ne peut avoir Connoissance de ce mouvement et ce capitaine ne luy rendit cella qu’imparfaittement, de façon qu’après avoir resté trois jours dans le Bassein sans rien voir il prit Le party de s’en Revenir avec Les deux petits Battiments quil avoit pris ; on peut passer a cet officier d’avoir Enfreint ses ordres en n’Envoyant point aux mines, Connoissant Le désordre avec Lequel on avoit Levé Le Camp ; et aprenant que toutes Les trouppes sauvages étoit retirés et dispersés ; Tout ce que nous a dit monsieur Duvivier nous nous a Eté Confirmé, comme Monseigneur Le verra par le compte que monsieur Bigot et moy avons L’honneur de rendre par une de nos depeches communes dans laqu’elle sont Toutes les pièces Justificatives, monsieur