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dus survenus entre Cartier et lui, et d’autres causes tirées de la rigueur du climat et de la barbarie des indigènes, firent qu’il n’en résulta rien de sérieux. Après trois ans d’efforts et de sacrifices pour essayer de coloniser ce pays, tout était à recommencer.

Il ne faudrait cependant pas croire qu’en dehors de ces expéditions officielles, les côtes d’Amérique, et particulièrement du Canada, ne fussent pas fréquentées. Dès 1504, des pêcheurs Basques, Bretons et Normands avaient commencé de les visiter. « Quelquefois, dit Hakluyt, il n’y avait pas moins de cent bateaux y faisant la pêche.[1] » Lescarbot fait

    l’île actuelle du Prince-Édouard ; elle fut de retour à Saint-Malo le 15 juillet 1536. »

    Jacques Cartier a laissé trois relations de ses trois voyages en Canada. « Brief récit succincte narration, de la navigation faicte es ysles de Canada, Hochelage & Saguenay & autres, avec particulières meurs, langage, & cérémonies des habitans d’icelles : fort delectable a veoir.» Paris, 1545. Ces relations sont fidèlement analysées dans Histoire de la Colonie française en Canada, Tome I, page 2 à 59. Et les notes à la fin de l’ouvrage, de I à XVIII inclusivement, sont extrêmement importantes à ce sujet. C’est le savant abbé Faillon qui est l’auteur de cette remarquable Histoire qui a paru en 1865. (Villemarie, Bibliothèque Paroissiale.) Voir aussi Charlevoix, Histoire et Description générale, etc. Livre Premier. Garneau, Histoire du Canada. Chap. Deuxième. Histoire de France, de Lavisse, Tome V, livre IV, ch. IV. Garneau dit qu’après son troisième voyage « Jacques Cartier disparaît de l’histoire. » « Il paraît toutefois, dit l’auteur de l’Histoire de la Colonie française en Canada (Introduction, page 56) — que, pour donner à Jacques Cartier un témoignage public de sa satisfaction et tout à la fois pour le récompenser de son dévouement, François I lui avait accordé des lettres de noblesse. Du moins, après ses voyages en Canada, nous trouvons qu’il est qualifié sieur de Limoilou, dans un acte du chapitre de Saint-Malo, du 29 septembre 1549 ; et que, dans un autre du 5 février suivant, il a la qualification de noble homme : titre d’honneur que l’on ne donnait, en effet, qu’à ceux qui avaient été anoblis. Mais, n’ayant laissé aucun enfant de son mariage avec Catherine Desgranges, (fille de Jacques Desgranges, connétable ou gouverneur de Saint-Malo, qu’il avait épousée en 1519,) il ne transmit sa noblesse à personne. »

  1. Richard Hakluyt, géographe anglais, né à Eyton en 1553, mort en 1616. Il introduisit en Angleterre l’usage des globes et fut pourvu de bénéfices ecclé-