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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome I, 1916.djvu/81

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plus des trois quarts résidant à Port-Royal. Il devait y avoir, en d’autres endroits, une population flottante relativement assez considérable, et dont cette pièce ne tient pas compte ; mais elle se composait plutôt de quelques familles métisses échelonnées le long des côtes, particulièrement à la Hève, et de Français qui, s’étant alliés avec les sauvages, avaient adopté leurs modes de vie.

Le recensement de 1671, ainsi que les suivants, ne comprend donc que les colons de pure souche française ; et c’est de ce petit groupe de quarante-sept familles que le peuple acadien tire en grande partie son origine. En voici les noms : Bourgeois, Gaudet, Kuessy, de Forêt, Hébert, Babin, Daigre, Blanchard, Aucoin, Dupeux, Terriau, Scavoye, Corperon, Martin, Pèlerin, Morin, Brun, Gauterot, Trahan, Sire, Thibaudeau, Petitpas, Bourg, Boudrot, Guillebaut, Grangé, Landry, Doucet, Girouard, Vincent, Brot, Lebland, Poirié, Commeaux, Pitre, Bellineau, Cormié, Raimbault, Dugast, Richard, Melanson, Robichaut, Lanaux ou Lanoue, Laudremont ou Dautremont, de la Tour, Bertrand, de Bellisle. Ce sont des familles-souches. Mais plusieurs d’entre elles s’étaient déjà divisées en plusieurs branches, telles les Boudrot, les Hébert, les Gaudet, les Girouard, les Bourg, les Martin, les Terriau, les Blanchard, les Aucoin, les Brun, les Commeaux, les de la Tour. Chaque famille avait une bonne moyenne de six enfants, et c’est par milliers que se chiffre aujourd’hui leur descendance.

Le recensement de 1686 nous montre une population d’environ 800 âmes, dont 461 à Port-Royal, 164 aux Mines, 78 à Beaubassin, 90 en d’autres lieux indiqués, et le reste disséminé çà et là sur les côtes ; c’est-à-dire qu’en quinze ans la population avait doublé. En 1671, il était arrivé soixante personnes, dont 5 femmes ; mais comme le recense-