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« Dès avant cet investissement, dit Beamish Murdoch, les habitants se retirèrent au delà du rayon du Fort et transportèrent aussi leurs bestiaux en amont de la rivière. Les Acadiens de la banlieue firent savoir au gouverneur qu’ayant violé à leur détriment les articles de la capitulation, ils se trouvaient par conséquent dégagés du serment qu’ils avaient prêté de ne pas prendre les armes : après quoi ils se joignirent à leurs compatriotes pour le blocus du Fort. » History of N. S., vol. I, ch. XXXVII, p. 324.

Nous avons beaucoup d’estime pour Beamish Murdoch, et nous le considérons comme un guide généralement sûr dans toutes les questions de fait. Cependant nous devons dire que nous n’avons trouvé nulle part la confirmation de ce qu’il avance dans la partie de la citation que nous avons soulignée. Nous croyons donc que ce dernier membre de phrase est une conclusion tirée par l’auteur et basée sur ce qui précède. Cette conclusion peut être logique, sans toutefois être l’expression de la vérité. En histoire, ce qui compte, c’est le fait : l’esprit n’opère pas dans l’abstraction, mais sur le réel. Et rien ne nous prouve qu’ici Beamish Murdoch n’a pas donné, aux prémisses qu’il avait posées, une conséquence rigoureuse en bonne logique, encore que peu conforme aux faits. En quoi donc le Gouverneur avait-il violé les articles de la capitulation ? Nous l’ignorons, et nous ne

    Plaisance obligèrent M. de Vaudreuil à contremander le marquis d’Alognies.» — Charlevoix, liv. XIX, p. 73-74.

    « Malheureusement, on voulut attendre le canon et les officiers que l’abbé Gaulin avait été demander à Plaisance. Ce retard perdit tout. Dans l’intervalle, des renforts arrivèrent de Boston, tandis que le corsaire Morpain, parti de Plaisance avec les canons, ayant été rencontré par des navires anglais, succombait dans un combat héroïque, mais inégal, qui dura trois heures.» — Rameau loc. cit. Tome II, c. X, p. 6.