Page:Richard - Le véritable conducteur aux Cimetières du Père La Chaise, Montmartre, Mont-Parnasse et Vaugirard.djvu/172

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Et enfin cette stance poétique et touchante de Mlle Delphine Gay, qui a retenti dans le cœur de tous les Français :

Hier, quand de ses jours la source fut tarie,
La France, en le voyant sur sa couche étendu,
Implorait un accent de cette voix chérie ;
Hélas ! au cri plaintif jeté par la patrie,
C’est la première fois qu’il n’a pas répondu.

Aux angles de la barrière entourant sa tombe, on avait tracé sur des écussons quelques-uns de ses faits d’armes, tels que : Jemmapes, 1792 ; Zurich, 1799 ; Passage du Rhin, 1796 ; Waterloo, 1815. Ce fut jusqu’aujourd’hui la tombe dont le cimetière eut le plus à s’enorgueillir ; car, jamais à aucune époque, des hommages plus profonds, plus vivement sentis, n’ont éclaté sur la tombe d’un mortel.

Cette pierre tumulaire n’était que la tombe provisoire au général Foy, et nous avons décrit, dans la 35me Division, le monument que la France lui a fait élever.

Le sarcophage qui s’élève à peu de distance, renferme encore la tombe de l’un des zélés défenseurs de nos libertés publiques. Camille Jordan préféra à l’appât des richesses et des grandeurs la reconnaissance de sa patrie, et l’approbation de ceux qui l’avaient envoyé à la chambre élective ; pour remplir son devoir de député, il sacrifia tout : repos, fortune, avenir, et même son existence, que minèrent bientôt les travaux sans nombre dont l’accablait la défense de nos intérêts les plus chers ; mais ses collègues ont fait élever sa tombe ; la France y a versé des larmes. Quelle plus belle récompense pour une âme telle que la sienne !

C’est non loin de la qu’une colonne de marbre s’élève sur la tombe de M. le comte Garnier, pair de France, décédé le 4 octobre 1821, à l’âge de 67 ans ; ce fut un défenseur modéré de nos libertés publiques : saluons sa cendre.

Sous un marbre tumulaire, que nous rencontrons