Page:Richard - Le véritable conducteur aux Cimetières du Père La Chaise, Montmartre, Mont-Parnasse et Vaugirard.djvu/87

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A quelques pas de là, 6 pieds de terre couverte de ronces et d’épines, forment tout ce qui reste de territoire au célèbre Prince de Monaco, qui s’est noyé volontairement le 16 février 1819, à l’âge de 61 ans.

A peu de distance s’élève une modeste pierre qui recouvre, depuis le 12 juillet 1819, la comtesse Tarteron Desmoutiers, âgée de 65 ans ; mais si la tombe est modeste, on est loin d’en pouvoir dire autant de son épitaphe que voici :

La vertu lui parut si belle ;
Elle eut tant de charme à ses yeux,
Qu’elle en fut le plus parfait modèle :

Ses restes sont ici, son âme est dans les cieux ;

A quelques pas s’élève un tombeau dont l’épitaphe fut cause d’un procès.

Euphémie Beaudy, femme de M. Piquenot, meurt âgée de 19 ans, le 27 mars 1819. A l’instant son père, chez qui elle était morte, la fait inhumer, achète un terrain, forme un jardin, lui érige une pierre tumulaire, et y fait graver l’inscription suivante :

A la mémoire d’Agathe-Euphémie Beaudy, fille chère, objet de la tendresse des auteurs de ses jours, ravie à ses parens et à ses amis le 27 mars 1819, âgée de 19 ans, victime d’un hymen malheureux.

M. Piquenot se fâche du dernier paragraphe et intente un procès a son beau-père, comme l’accusant sans preuve d’avoir rendu sa femme malheureuse, et demanda que, nonobstant la suppression de ce paragraphe, on gravât sur la tombe le nom de femme d’Aug. Piquenot, afin que son fils pût au moins savoir ou était la tombe de sa mère. L’affaire n’ayant pu être arrangée, fut portée devant les tribunaux, et, conformément aux conclusions du mari, l’épitaphe fut ainsi reformée :

A la mémoire d’Agathe-Euphémie Beaudy, femme d’Auguste Piquenot, objet de la ten-