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Page:Richardson - Clarisse Harlove, II.djvu/191

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Mais dans celle d’après, qui s’était tenue immédiatement après la réception des articles, et, comme dans la première, dans la maison du capitaine, (pour être plus sûrs du secret) M Jules après les avoir lus et s’être fortifié par l’avis du capitaine, avait paru beaucoup plus tranquille. Cependant, il avait répété que, si l’on apprenait dans la famille un si long délai de notre mariage, il ne serait aisé à personne d’en juger aussi favorablement que lui. Alors le capitaine dit que son cher ami lui a fait les deux propositions suivantes : premièrement, que notre mariage se fasse le plutôt qu’il sera possible, et le plus secrètement, comme il remarque à la vérité, que c’est notre dessein : en second lieu, que pour ne lui en laisser aucun doute, un de ses plus fidèles amis ait la liberté d’assister à la célébration ". J’ai cessé de lire ici, avec quelque dessein de paroître un peu fâché. On m’a pressé de continuer, et je n’ai pu me dispenser d’obéir. " mais qu’à l’exception de ce témoin de confiance, du capitaine Tomlinson et de lui-même, tout le monde demeure persuadé que nous étions mariés au moment que nous avons commencé à vivre dans la même maison, et que ce temps s’accorde avec celui de la démarche que M Hickman a faite auprès de lui, de la part de Miss Howe ". Il me semble, très-chère Clarisse, lui ai-je dit, que ces propositions sont extrêmement raisonnables. Ce que nous avons à faire uniquement, c’est de prévenir là-dessus nos hôtesses. Je n’aurais pas cru votre oncle Jules capable d’un tel expédient. Mais vous voyez combien il s’affectionne à cette réconciliation. Voici le retour qu’elle a cru devoir à mes réflexions : " vous avez toujours fait consister avec moi, une partie de votre politesse à me laisser voir la mauvaise opinion que vous avez de ma famille ". Crois-tu, Belford, que je puisse lui pardonner ce reproche ? " le capitaine ajoute qu’il ignore si nous approuverons l’idée de son ami ; mais que, si nous comptons son propre sentiment pour quelque chose, il regarde cette ouverture comme un heureux expédient, qui fera évanouir un grand nombre de difficultés, et qui coupera peut-être le cours à tous les projets de M James. Sur ce principe, et de l’avis du très-cher oncle, il a déjà déclaré à deux ou trois personnes, qui peuvent le redire à M James, que lui, capitaine Tomlinson, a de fortes raisons de croire que notre mariage a suivi de près l’infructueuse démarche de M Hickman. Et cette circonstance, me dit le capitaine, peut vous mettre en droit de faire à la famille un compliment fort bien placé, qui répondra parfaitement à quelques déclarations généreuses que je vous ai entendu faire à votre chère dame, et dont M Jules pourra tirer quelque avantage pour la réconciliation : c’est que vous n’avez pas demandé le bien de sa nièce aussi-tôt que vous y étiez autorisé par les loix ". Ma belle doit avoir pris, assurément, une très-haute idée de la prudence du digne capitaine Tomlinson. Mais il ne manque point de faire observer " que, si ma chère dame ou moi, nous désapprouvons le récit qu’il a fait de notre mariage, il est prêt à le rétracter. Cependant il se croit obligé de m’avertir que M Jules paroît fort attaché à cette méthode, comme la seule qu’il croie capable de