le thé avec elles ; et cette fille affairée les a fait attendre assez long-temps. Mais je les entends toutes trois, et je me hâte de les rejoindre.
M Lovelace, au même.
je t’avais commencé une autre lettre, qui devait contenir la suite de ma narration ; mais celle-ci partira, suivant toute apparence, avant que je puisse finir l’autre. Celle de Miss Howe, que j’y joins, t’obligera de convenir qu’aucune des deux correspondances ne mérite ma pitié. Aussi suis-je résolu de finir avec l’une, et de commencer sérieusement avec l’autre. Lis ici, si tu veux, cette mémorable pièce. Tu n’es pas mon ami, si tu plaides pour l’une ou l’autre des deux impertinentes filles, après l’avoir lue. à Madame Henriette Lucas, chez Madame Moore, à Hamstead.
après les découvertes que je vous ai communiquées dans ma longue lettre de mercredi dernier, sur les infames pratiques du plus abandonné de tous les hommes, vous jugerez facilement, ma très-chère amie, que ma surprise, en lisant votre billet d’Hamstead, n’a pas été si grande que mon indignation. Si le misérable avait entrepris de brûler une ville, au lieu d’une maison, je n’en serais point étonnée. Ce que j’admire, c’est qu’il n’ait pas découvert plutôt ses griffes ; et je ne trouve pas moins étrange, qu’après l’avantage qu’il s’était procuré sur vous, et dans cette horrible maison, vous ayez trouvé le moyen de sauver votre honneur, et de vous dérober à cette troupe infernale. Je vous ai donné, dans la même lettre, plusieurs raisons qui doivent vous inspirer de la défiance de ce Tomlinson. Il n’y a que trop d’apparence, ma chère, que cet homme est un autre vilain. Puisse la foudre écraser le scélérat qui l’a suscité, et lui, et tout le reste de sa détestable bande, pour conspirer la ruine de la vertu la plus consommée. Le ciel soit loué ! Vous êtes échappée à leurs pièges, et je vous vois hors de danger. Ainsi, je ne vous troublerai point à présent par de nouveaux détails que j’ai recueillis sur cette abominable imposture. La même raison me fait remettre à d’autres tems quelques nouvelles aventures du misérable même, qui sont venues depuis peu jusqu’à moi ; une, en particulier, qui est d’une nature si choquante ! En vérité, ma chère, cet homme est un diable. Toute l’histoire de Madame Fretchville et de sa maison, je l’assure hardiment, n’est aussi qu’une fable. L’infâme caractère ! Quelle horreur j’ai pour lui ! Il vous est venu à l’esprit de quitter l’Angleterre, et les raisons que vous en apportez m’ont touchée sensiblement. Mais prenez courage, ma chère. J’espère que vous ne serez pas dans la nécessité de renoncer à votre patrie. S’il arrivait que vous y fussiez cruellement forcée, j’abandonnerais toutes mes espérances, et vous me verriez bientôt près de vous. Je vous accompagnerais, dans quelque lieu du monde que vous choisissiez pour asile. Je partagerais votre fortune avec vous. Il me serait impossible d’être heureuse, si je vous savais exposée, non-seulement aux périls de la mer, mais encore aux entreprises de ce dangereux sexe. Vos