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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/111

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du Chev. Grandisson.

Mr Fenwick. Il ne tient à rien, dans mon dépit, que je ne fasse un effort pour aimer le modeste Orme.

Samedi 11.

N’aurai-je à vous décrire que des scenes de galanterie & d’amour ? Sir Roland, Sir Hargrave & Mr Greville se sont trouvés ensemble aujourd’hui chez Mr Reves. Sir Roland est venu le premier, un quart d’heure avant qu’on eût averti pour le thé. Après avoir demandé à ma Cousine si je n’avois pas changé de résolution, il a souhaité de m’entretenir seule un moment. Je me sens une véritable estime pour cet honnête vieillard. Ce que j’entens par l’honnêteté, ma chere, c’est le bon sens réuni avec la politesse & les agrémens. Un honnête-homme, qui l’est à ce titre, n’en est pas moins estimable pour être un peu singulier. Je suis descendue aussi-tôt.

Sir Roland est venu au devant de moi. Il m’a pris avidement la main, & me regardant de toute sa force ; bon Dieu ! la même douceur, s’est-il écrié, les mêmes graces sur ce charmant visage ! Comment est-il possible avec une phisionomie si obligeante… mais il faut être bonne, il faut… ne me pressez pas, Sir Roland, ai-je interrompu ; vous me causeriez du chagrin, si vous me mettriez dans la nécessité de répéter… Quoi ! m’a-t-il dit ; un refus ? Ah ! chere miss, gardez-vous en effet de