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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/189

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du Chev. Grandisson.

Ce badinage ne m’a point empêché de demander sérieusement à Sir Charles, si la prudence ne nous obligeoit pas de prendre quelques mesures contre la malignité de notre Ennemi ? Il lui sembloit, m’a-t-il dit, que le parti le plus sage étoit d’éviter l’éclat, aussi long-tems du moins que l’Aggresseur paroîtroit tranquille. Les Mascarades, a-t-il ajouté, ne sont pas des lieux où il soit honorable pour une femme de recevoir une insulte. Le scandale, a-t-il dit encore, a toujours quelque chose de fâcheux pour ceux mêmes qui peuvent s’assurer d’y avoir donné le moins d’occasion. Il prétend que l’avanture de Miss Byron, racontée simplement, nous laissera toujours le pouvoir de prendre les mesures qui nous conviendront. Ainsi, Sir Charles n’est pas ami des Mascarades. Pour moi, je vivrois cent ans, sans être tenté d’y retourner.

Toute mon impatience, à présent, est d’entendre le récit de Miss Byron. Plaise au Ciel ! qu’il ne soit pas d’une nature à nous obliger… Cependant, comme notre chere miss a de grands principes de délicatesse… Je ne puis encore me rendre Maître de mes idées. Il faut s’armer de patience un peu plus long-tems.

Miss Grandisson nous a quittés, pour s’assurer de l’état de sa chere malade. Son absence n’a pas duré long-tems ; les deux charmantes personnes sont entrées ensemble ; l’une appuyée sur le bras de l’autre, qui la