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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/213

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du Chev. Grandisson.

malgré l’indécente parure où vous me voyez devant vous. J’implore votre pitié, mon cher Monsieur ; & je me jettai encore une fois à ses pieds.

Vous êtes de Northampton-Shire, Mademoiselle ? & vous n’êtes point engagée dans le mariage ? Le nom de votre Oncle, s’il vous plaît.

Selby, Monsieur. Mon Oncle est connu pour homme d’honneur. Il vous récompensera au-delà de vos desirs, si…

Fort bien, Mademoiselle, tout est dans l’ordre. Je vois qu’on ne m’en a point imposé. Ne me croyez pas capable de me laisser corrompre par des espérances. Avant la fin de la nuit, vous serez la plus heureuse Femme du monde.

Alors, il dit aux trois Femmes de s’avancer, & je remarquai mieux que jamais son effroyable figure. Sir Hargrave s’approcha aussi. Les deux horribles personnages se placerent à mes deux côtés. Sir Hargrave prit une de mes mains, malgré toute ma résistance ; & dans le même moment je vis entrer un autre Ministre, d’aussi mauvaise mine que le premier. C’étoit apparemment celui qui devoit aider à l’abominable cérémonie. Le premier commença aussi-tôt à lire la fatale formule. Ô ma chere Lucie ! Ne vous sentez-vous pas le cœur serré pour votre Henriette ? Le mien étoit agité par des mouvemens que je ne puis décrire, & qui ne sauroient être comparés