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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/255

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du Chev. Grandisson.

considérables, ne doutez pas que la reconnoissance ne me rendît indulgente : mais celui que j’ai nommé suffiroit seul pour défendre mon cœur, si je m’appercevois jamais que la reconnoissance le mît en danger.

À présent, mon cher Oncle, n’ai-je pas droit de vous demander un peu de justice pour votre Niéce ? Je suis sûre, & très-sûre, de n’avoir point encore à me défier de mon cœur. Si je m’apperçois qu’il me trahisse, j’en avertirai de bonne foi ma chere Lucie. De grace, mon Oncle, ne me faites donc point la guerre sur de simples conjectures.

Je n’ai pas dit la moitié de ce que je m’étois proposé sur cet homme, que je ne me lasse point de nommer un homme extraordinaire. Mais la vive amitié que j’ai pour son admirable Sœur m’ayant aidée à découvrir en lui quelques défauts, mon impartialité m’a menée si loin, que j’aurois peine à revenir sur mes pas. D’ailleurs, cette Lettre est déja si longue, que je me reduis à mêler ce qui me reste à dire dans les autres relations dont je ne cesserai pas de vous fatiguer.