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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/298

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Histoire

de vous seule, de les accepter ou de les refuser.

Mylady D… Douairiere de cette illustre Maison, m’a fait l’honneur de m’écrire, il y a plus d’un mois, comme vous le verrez par la date de sa Lettre. Mais elle me recommandoit le secret, jusqu’à ce qu’elle me donnât la liberté de le révéler. Elle me l’accorde aujourd’hui par une autre Lettre, en me priant de vous informer de toutes ses ouvertures. J’ai communiqué à ma Mere, à M. Selby & à Lucie, ce qui s’est passé entre cette Dame & moi. Ils ne m’expliquent point ce qu’ils en pensent, par les mêmes raisons qui m’empêchent aussi de vous en marquer mon sentiment ; c’est-à-dire, jusqu’à ce que vous le demandiez vous-même.

Mais ne voyons-nous pas, ma très-chere Niece, que depuis fort peu de jours, il est arrivé plusieurs changemens qui doivent refroidir les espérances de tous ceux qui cherchoient à vous plaire, du moins s’ils apprennent les circonstances & la situation où vous êtes. Je suis persuadée, mon cher amour, que vous ne serez jamais capable de résister aux mouvemens de cette reconnoissance, qui a toujours eu tant de pouvoir sur votre cœur. La tendresse que votre Oncle a pour vous, lui a fait contenir, dans cette occasion, le penchant que vous lui connoissez au badinage. Il déclare, ma chere, qu’il a pitié de vous. Pendant que cette chere Fille, dit-il, nous vantoit ses