que j’ai reçues. Je lui ai demandé si la méthode de ce Bagenhall, qui se fait suivre ainsi d’un Écrivain, ne lui paroissoit pas étrange ? Il m’a répondu qu’elle n’étoit pas commune ; mais que dans les cas de cette nature, où le meurtre peut être le fruit de la témérité & donner occasion par conséquent aux recherches de la Justice, elle marquoit du moins de la droiture, quoiqu’avec un air assez odieux de préméditation ; & qu’il y avoit beaucoup d’apparence que Bagenhall s’étoit trouvé dans plus d’une mauvaise avanture, qui lui avoit fait sentir l’utilité de cette précaution.
Moi, soussigné, sur l’ordre qui me fut donné hier au soir, je me suis transporté ce matin, vers huit heures & demie, à la maison de Sir Hargrave Pollexfen, Baronnet, dans Cavendish-Square, pour recueillir en notes abrégées une conversation qui devoit s’y tenir entre ledit Sir Hargrave Pollexfen & Sir Charles Grandisson, tous deux Baronnets, sur un différend entre leurs personnes, au sujet duquel j’ai déjà accompagné Jacques Bagenhall, Écuyer, chez ledit Sir Charles Grandisson, dans St. James-Square, & dont on appréhende des suites qui peuvent rendre cette relation d’une grande importance.