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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/358

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Histoire

nos deux premieres conversations. La même crainte m’a fait obtenir de Sir Hargrave…

Sir Harg. Oui, Bagenhall, & je vous en veux un mal extrême. Une affaire, dont je souhaitois la publication pour mon honneur, n’a tourné qu’à la gloire de Sir Charles. Pour qui vais-je passer à présent ?

M. Jordan. Je ne vois rien à regretter pour vous dans cette occasion ; ou vous auriez mal profité des nobles sentimens de Sir Charles.

Sir Ch. Comment donc, M. Bagenhall ?

M. Bag. J’ai obtenu de Sir Hargrave, que le même jeune homme, qui est d’une discrétion à l’épreuve, & le plus habile de sa profession pour les notes abrégées, jettât sur le papier tout ce qui s’est passé. Il est dans ce Cabinet.

Sir Ch. Je ne vous dissimulerai point que cette méthode me paroît fort extraordinaire ; mais comme je ne dis jamais rien que je ne pense, un recueil de mes discours ne peut être effrayant pour moi, lorsque je ne trouve rien à me reprocher dans ma mémoire.

M. Bag. vous devez être fort tranquille, Sir Charles. Il ne s’est rien passé, comme Sir Hargrave vient de l’observer, qui ne soit à votre gloire. L’embarras est pour nous-mêmes, qui avons employé l’Écrivain. Nous lui avons recommandé d’être exact, & de ne s’attacher qu’à la vérité. Notre espérance