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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/362

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Histoire

Chere & adorable bonté ! s’est-il écrié en s’approchant de moi. Que cette terreur a de charmes, & que j’y reconnois de justice ! Mais j’ai pardonné de plus cruelles injures, a-t-il ajouté en montrant sa bouche. Vous savez qu’il n’est entré que de l’honneur dans mes vues.

De l’honneur, Monsieur ? dites de la cruauté, de la barbarie. Comment avez-vous pu souhaiter de voir celle que vous avez si maltraitée ?

J’en appelle à vous-même, Mademoiselle. M’est-il échappé la moindre indécence ? Que me revient-il de ma folle entreprise & de tout ce que j’ai souffert ? une mortelle humiliation…

Oui, Monsieur, c’est votre partage. (J’étois presque hors d’haleine). Que demandez-vous de moi, Monsieur ? Pourquoi cette visite ? (Je savois à peine ce que je disois, & je ne cessois pas de tenir le bras de M. Reves.)

Je vous demande grace, Mademoiselle. C’est le seul motif qui m’amene. Je viens vous demander pardon. Je vous le demande à genoux. (Et le méchant a mis un genou à terre).

Levez-vous, Monsieur. Ne prenez point cette posture devant moi. Vous m’avez maltraitée, vous m’avez blessée, vous m’avez remplie d’horreur & d’effroi ! & ce que je n’oublierai jamais, Monsieur, vous m’avez mise dans le danger d’être votre femme !