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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/364

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Histoire

Votre conduite, Monsieur ! Mais vous deviendriez le meilleur de tous les hommes, que je ne consentirois jamais…

De grace, chere Miss Byron ! (en m’interrompant encore.) Il a fait plaider alors sa passion, sa fortune, ses souffrances ; le Méchant ! Ses dents néanmoins, & sa bouche défigurée, m’inspiroient, par intervalles, un petit sentiment de pitié. Il a fait vœu de se laisser gouverner par moi, dans toutes les actions de sa vie. Il a promis de m’assurer la moitié de son bien. L’odieux personnage a parlé d’Enfans, ma chere, du partage des Enfans. Il s’est étendu avec autant de complaisance en lui-même, que s’il avoit été question de dresser les articles de notre mariage.

Sur la renonciation absolue que j’ai faite à toutes ses offres, il m’a demandé si Sir Charles n’avoit pas fait quelque impression sur mon cœur ? Je ne sais pourquoi cette question m’a si fort irritée ; mais à peine ai-je daigné lui répondre. Je vois, ma chere, que j’ai plus d’orgueil que je ne crois. Assurément, lui ai-je dit, je ne vous dois aucun compte… Non, Mademoiselle, a-t-il interrompu, mais j’insiste sur un mot d’explication. Si Sir Charles vous a fait connoître qu’il recherche votre faveur, il ne peut me rester d’espérance.

Sir Charles, Monsieur, m’a servie sans intérêt. Sir Charles ne m’a fait… Je me suis arrêtée ici, sans que je puisse en apporter