grace pour cette foiblesse. Elle est sortie de ma plume, avant que je m’en sois apperçue.
À l’égard de moi-même, quel que soit mon sort, je m’efforcerai de tirer ma consolation de quelques endroits des deux précieuses Lettres que j’ai devant moi.
« si vous m’aimez, n’ayez pas honte de nous en faire l’aveu ; l’homme est Sir Charles Grandisson.
» L’amour est une passion naturelle.
» Le mien est louable. Il ne manque rien à l’objet, du côté des sentimens, des mœurs & de la naissance. Tous mes Amis l’aiment autant que moi.
» Mon amour est de l’ordre le plus pur.
» Dans toutes les suppositions, je ne dois pas manquer de force ; parce que l’amour que j’ai pour lui n’est qu’un intérêt particulier, comparé à l’intérêt public. »
Nobles instructions, mes deux cheres Mamans ! que votre Henriette s’efforcera de suivre dans toute leur étendue.
Permettez qu’en finissant, je vous fasse mes plaintes, du nom de votre Orpheline . Ne m’avez-vous pas tenu lieu, vous & mon Oncle, de tous les chers Parens qui me manquent ? Mon Pere donc, ma Grand-maman & mon autre Mere, continuez vos vœux & vos bénédictions, non pour votre Orpheline, mais pour votre fille réelle, qui fait gloire d’en avoir tout le respect & toute la tendresse.