Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/49

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n’ont-elles pas reçu du Ciel une ame capable des plus hautes perfections ? Pourquoi seroient-elles plus ardentes à cultiver celles du corps ? La fleur de la jeunesse dure peu d’années : pourquoi n’aspirerions-nous pas à des biens dont la possession donneroit de la dignité à notre vieillesse ? Nous serions toutes aussi sages, aussi vénérables que ma Grand-maman. C’est un exemple pour nous, ma chere. Quelle femme est aussi respectée, aussi chérie, des jeunes gens & des vieux, que ma Grand-maman Sherley.

Pour commencer à remplir le second de mes devoirs, il faut vous faire le portrait de quelques jeunes personnes de l’un & de l’autre sexe, qui sont venues faire leur compliment à Mme Reves sur son retour. Miss Allestris, fille du Chevalier de ce nom, a paru la premiere. Je l’ai trouvée très-jolie ; l’air aisé, le caractère ouvert. Je crois que je l’aimerai. Miss Bramber est la seconde. Elle est moins belle que Miss Allestris ; mais, dans l’air & les manieres, elle ne manque point d’agrémens. Un peu d’empressement à parler, c’est le seul défaut que je lui ai trouvé. Dans son silence même, elle paroissoit chercher à dire quelque chose, quoiqu’elle eût épuisé deux ou trois sujets. Je lui reproche d’autant plus librement cette volubilité de langue, que Mr & Mme Reves ne l’ont pas remarquée, comme ils l’auroient fait, s’ils n’y étoient pas accoutumés. Cependant il se peut que la joie de revoir