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Histoire

peut naître aucune dispute. La Cassette est pesante, j’espere que vous y trouverez plus que des Diamans.

Pendant qu’il faisoit l’inventaire de quantité de papiers, les Demoiselles se retirerent pour faire celui des Bijoux. Avec les Diamans de leur Mere, qui étoient renfermés dans un Écrin fort précieux, elles trouverent trois Bourses, dont l’une contenoit cinq cens Guinées avec cette inscription : Épargnes de ma jeunesse ; & cent vingt autres pieces d’or dans deux papiers, qui portoient les noms de deux Tantes, dont Mylady Grandisson avoit reçu ce présent. La seconde Bourse contenoit la valeur de quatre cens Guinées, en différentes monnoies d’or, qui lui étoient venues des libéralités de sa Mere. La troisieme portoit un assez long titre, qui la destinoit à son Fils, avec un éloge fort tendre de ses grandes qualités, & des vœux pour la confirmation des espérances qu’il avoit données dans son premier âge. Les deux Sœurs porterent aussi-tôt cette bourse à leur Frere. Il la prit. Il lut l’inscription, en détournant un peu le visage, excellente Mere ! leur dit-il, après l’avoir lue. Elle parle encore, toute morte qu’elle est. Puisse le Ciel exaucer les vœux de sa tendresse ! Ensuite, ouvrant la bourse, il y trouva cinq grandes médailles du couronnement de différens Princes, trois bagues de diamant, une riche tabatiere d’or ; & ce qui fut plus précieux pour lui que tout le reste, un portrait, qui étoit celui de sa Mere même,