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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 2, 1763.djvu/117

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du Chev. Grandisson.

Sir Charles engagea Madame Oldham à lui donner par écrit ce qu’elle se proposoit de faire pour elle-même, & pour ceux qui demeuroient livrés à ses soins. Elle ne différa pas long-tems à lui donner cette satisfaction. Son dessein, lui écrivit-elle, étoit de se retirer à Londres, pour l’éducation de ses fils ; de changer en argent comptant ses meubles, ses diamans, ses habits, & tout ce qui lui paroissoit désormais au-dessus de sa situation ; de mener une vie retirée, & de ne se lier qu’avec des gens de bien. Elle joignit à ce tableau, un mémoire de tout ce qu’elle possédoit. Les deux Sœurs ignorent encore à quoi son bien peut monter : mais elle savent que leur frere lui a fait une pension annuelle, en faveur des deux Enfans qu’elle a eus de Sir Thomas ; & vraisemblablement ses faveurs croîtront pour eux, lorsqu’ils seront en état d’entrer dans le monde.

Il trouva tout en fort bon ordre, au Château de Grandisson. Mais il y étoit attendu par les deux Intendans de son Pere, qui lui causerent le plus d’embarras. Sa pénétration lui fit bientôt reconnoître que leurs comptes avoient été faits de concert, avec si peu d’attention de la part de Sir Thomas, qu’il les avoit abandonnés tous deux à l’inspection l’un de l’autre. Il entreprit d’examiner lui-même tous leurs Mémoires ; & quoiqu’il leur passât plusieurs articles douteux ou mal éclaircis, il les força de reconnoître que la