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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 2, 1763.djvu/130

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Histoire

combien j’avois cette entreprise à cœur, qu’avec le secours des Mémoires qu’elles ont gardés de la plûpart des principales circonstances. Quelques mots à présent sur les situations actuelles. Sir Charles est encore absent, chere Lucie. Il est néanmoins Lundi. Fort bien. Sir Charles a fait faire ses excuses par son Cousin Grandisson, qui vint hier nous voir avec M. Reves, & qui s’en retourna le soir. Je le crois fort occupé sans doute. Il sera ici demain, si j’ai bien entendu. Ses excuses ont été pour ses Sœurs & Mylord L… Je suis bien aise qu’il n’ait pas pris avec moi l’air important de m’en faire sur son absence.

Miss Charlotte se plaint que je manque d’ouverture pour elle. Elle dit que son dessein est de s’ouvrir librement à moi ; mais qu’étant dans les embarras où je ne puis être, elle souhaite que je commence, parce qu’elle ne sait elle-même par où commencer. Je n’entreprens point de deviner quels peuvent être ses embarras. Ce que je sais, c’est qu’il ne me convient point de dire à une Sœur, dont je connois la faveur déclarée pour une autre femme, que j’ai des sentimens particuliers pour son Frere ; du moins avant que d’être bien sûre qu’il en eût aussi pour moi. D’ailleurs Mylady L…, qu’il faudroit mettre aussi dans ma confidence, ne cache rien à son Mari. Il est vrai que de tous les hommes que je connois, sans en excepter mon Oncle, il est celui auquel j’aurois moins de peine à confier mes secrets. Mais en ai-je réellement,