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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 2, 1763.djvu/157

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du Chev. Grandisson.

& de recevoir ses Lettres ? Je serai trop heureuse si je puis réparer…

Sir Ch. (l’interrompant.) Continuez votre récit, ma chere Charlotte. La réparation l’emporte déja beaucoup sur la faute.

Miss Grand. M. Anderson est à Londres. Je l’ai vu deux fois, depuis son retour. Je devois le voir à la Comédie, si je n’étois pas venue à Colnebroke. Comptez, Monsieur, que je ne vous cacherai rien. À présent que je suis rentrée dans le bon chemin, il ne m’arrivera plus de m’en écarter. Mes faux-pas m’ont fait assez souffrir ; quoique j’aie fait bien des efforts, & souvent avec un courage affecté, pour résister au poids qui me tenoit la poitrine oppressée.

Sir Charles s’est levé ici avec transport ; il a pris une des mains de Miss Charlotte, & la serrant entre les siennes : chere Sœur, fille digne de ma Mere ! après une franchise si noble, nous ne devons plus vous permettre de vous accuser vous-même. Une erreur, reconnue avec tant de graces, est une glorieuse victoire. Si le capitaine Anderson vous paroît digne de votre cœur, je lui promets une place dans le mien ; & j’employerai tout mon crédit auprès de Mylord & de Mylady L… pour leur faire agréer son alliance. Miss Byron & le Docteur Barlet lui accorderont leur amitié.

Il a repris sa chaise, en faisant éclater dans tous ses traits un mêlange de joie & d’affection fraternelle.