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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 2, 1763.djvu/304

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Histoire

droits de la Lettre qui vous affligeront moins.

Votre Mere vous demande une visite. Elle est, dit-elle, dans une extrême impatience de vous voir & de vous serrer dans ses bras. Elle vous félicite sur vos progrès. Elle vous recommande pathétiquement de ne pas la mépriser… Ma chere fille, vous recevrez sa visite. Le choix du lieu dépendra d’elle-même, pourvu que je sois présent. Je vous ai toujours dit que vous devez mettre de la distinction, entre le crime & celle qui s’en est noircie. L’un mérite votre horreur, l’autre a droit à votre pitié. Dites, ma chere, êtes-vous disposée à voir votre Mere ? Je le souhaite… Que les coupables mêmes ne se plaignent point que nous manquions de bonté pour eux. Il y a des fautes dont la punition appartient au Ciel, & contre les suites desquelles il nous suffit d’être en garde. Vous êtes ici sous une protection qui ne vous laisse rien à redouter. Mon Émilie peut-elle oublier les terreurs de la derniere entrevue, & se sent-elle capable, en ma présence, de se mettre paisiblement aux genoux de sa mere ?

Miss Émil. J’exécuterai, Monsieur, tout ce que vous m’ordonnerez.

Sir Ch. Il faut que vous répondiez à sa Lettre. Invitez-la respectueusement à se rendre chez votre Tuteur. Mon avis n’est point que vous alliez chez elle. Cependant, si votre inclination vous y porte, & si c’est