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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 2, 1763.djvu/326

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Histoire

faudroit rien lui contester sur les Insectes & les Papillons[1].

Sir Ch. Mylord pourra perdre le goût de ces Colifichets, lorsqu’il en aura un plus précieux pour s’amuser. Pardon, Charlotte ; mais tout ce que vous m’avez dit jusqu’à présent ne sent-il pas un peu le colifichet ?

Miss Grand. Les épithètes de précieux, de jeune, de joli, font passer les termes les plus durs.

Sir Ch. Mais le Chevalier Watkins est-il plus de votre goût que Mylord G… ?

Miss Grand. Je ne le crois pas : je n’ai pas si bonne opinion de son naturel.

Sir Ch. Je suis ravi, Charlotte, que vous fassiez ces distinctions.

Miss Grand. Parce que vous les croyez nécessaires apparemment pour une femme qui pense au mariage.

Sir Ch. J’ai reçu de lui une Lettre, à laquelle je ne puis me dispenser de répondre. Il me presse de le servir auprès de vous. Me direz-vous, chere Sœur, [en lui donnant la Lettre] ce que je dois lui écrire ?

Miss Grand. [Après l’avoir parcourue.] Comment ? Le pauvre homme est fort amoureux. Mais j’aurois trop de peine à lui apprendre l’Ortographe. Cependant il se vante de savoir le François & l’Italien sur le bout du doigt.

  1. On a déja vu qu’elle l’avoit raillé de ce goût.