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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 2, 1763.djvu/342

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Histoire

mérite intérieur. Si Charlotte ne consultoit que son bonheur, peut-être ne feroit-elle aucune objection contre Mylord G… ; toutes les qualités ne se trouvent pas réunies dans le même homme ; mais si Mylord suivoit la même regle, je ne sais s’il devroit souhaiter Charlotte pour sa femme. Pardon, Mademoiselle, vous savez ce que je pense des deux Partis qui se présentent. Laissons M. Watkins, puisqu’il n’a plus de part à nos délibérations. Mylord G… ne manque point d’esprit. Il est homme d’honneur, vertueux même, & c’est une qualité qui mérite beaucoup de considération dans un jeune homme de son rang. Il est aussi d’un caractere fort doux ; je le crois capable de patience : mais où trouver un Mari, qui puisse souffrir dans sa femme des airs méprisans, ou tout ce qui leur ressemble ? Je craindrois beaucoup plus, pour elle, les ressentimens invétérés d’un homme doux, que les emportemens soudains d’un homme passionné.

Miss Grandisson m’autorise, Monsieur, à vous assurer que si vous approuvez la recherche de Mylord G…, & si vous avez la bonté de prendre vous-même la conduite de cette affaire, elle se gouvernera uniquement par vos conseils… Miss Grandisson a vu pendant quelque tems Mylord G… Elle connoît la bonté de son caractere ; & j’ose répondre qu’elle est capable de remplir, avec autant de prudence que d’honneur, toutes sortes d’engagemens, sur-tout celui qui tient