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Histoire

parurent étranges à M. Grandisson. Il fit souvenir sir Charles du goût que son Pere avoit toujours eu pour la magnificence. Mais les deux Sœurs trouverent une vénérable noblesse dans les idées de leur Frere, & se firent honneur d’y applaudir. La cérémonie fut faite avec un air égal de décence & de piété.

Après avoir rempli ce premier devoir au château de Grandisson, sépulture de leurs Ancêtres, sir Charles se rendit d’abord à Londres avec ses Sœurs, pour commencer, en leur présence, à lever le scellé dans la maison de S. James-Square. Ils n’y trouverent d’important que les meubles & un grand nombre de papiers qu’il mit en peu de jours dans un ordre admirable, où ils n’avoient pas été depuis long-tems. De là ils se transporterent à leur terre d’Essex. Sir Charles dit à ses Sœurs qu’on ne pouvoit se dispenser de faire avertir Madame Oldham, qui s’étoit logée dans une Ferme voisine, & que sa présence étoit nécessaire pour la levée des Sceaux, puisqu’elle y avoit mis aussi le sien. Les deux Demoiselles prierent leur Frere de ne pas les obliger de la voir. Il y consentit, en leur disant qu’il auroit souhaité de pouvoir s’en exempter lui-même, mais que tous les devoirs devoient être remplis. Cette pauvre Dame fut appelée, & ne vint au château qu’en tremblant.

Je suis sûre, ma chere Lucie, que le récit où je vais entrer ne peut vous déplaire. Mon attention s’est soutenue plus que jamais pour