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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/214

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Histoire

sorte d’espérance. Si les secours, que je porte, rétablissent une santé qui m’est chere, & si celle d’un Frere que je n’aime pas moins en reçoit quelque soulagement, ma joie sera au-dessus de mes expressions. J’abandonne le reste à la Providence. L’événement ne peut dépendre de moi.

J’en dois conclure, Monsieur, lui dis-je aussitôt, que vous n’avez aucun engagement avec Miss Byron.

Ici je ne puis vous dire, chere Lucie, si la Comtesse s’est arrêtée d’elle-même pour nous observer, car je n’ai pu vaincre un mouvement qui m’a fait lever de ma chaise. Elle s’est apperçue de mon trouble. Elle m’a demandé où j’allois, en m’offrant de ne pas continuer, si j’étois gênée de son récit. J’ai approché ma chaise de la sienne, & si proche, que penchant la tête derriere sa propre chaise, le visage à demi-caché, on ne voyoit paroître que mes yeux. Elle s’est levée. Non, Madame, lui ai-je dit ; demeurez assise, & continuez ; de grace, continuez. Vous avez rendu ma curiosité fort vive. Souffrez seulement que je demeure comme je suis, & ne faites pas d’attention à moi. Oui, Madame, a dit Madame Reves, qui ne brûloit pas moins de curiosité que moi, comme elle me l’a confessé depuis, continuez, & permettez à ma Cousine de garder sa situation : quelle fut la réponse de Sir Charles ?

Ma chere Miss, a repris la Comtesse, en