venoit d’apprendre que je m’étois fait accompagner d’un habile Chirurgien, & que j’apportois les avis des plus grands Médecins d’Angleterre, elle reconnoissoit que les obligations de sa Famille ne pouvoient jamais être acquittées.
J’avois M. Lowther avec moi. Sur le champ, on fit appeler les Chirurgiens, qui traitoient le Seigneur Jeronimo. Ils ne firent pas difficulté d’expliquer leur méthode & leurs opérations. M. Lowther prit le ton d’un homme éclairé, qui respecte les lumieres d’autrui ; & la jalousie, naturelle pour les Étrangers, n’empêcha point que son mérite ne fût reconnu. Jeronimo, dans une confiance aveugle pour tout ce qui vient de moi, a souhaité qu’il prît une chambre près de la sienne. Depuis ce moment, M. Lowther, qui n’a pas cessé de l’observer, m’assure qu’il se rendra digne de sa confiance & de la mienne. Quel bonheur pour moi, cher Ami, si je devenois utile à la guérison du Frere & de la Sœur ! tous deux si chers l’un à l’autre, qu’on doute si leur mutuelle tendresse n’a pas beaucoup de part à la durée de leur maladie ! Mais que de présomption dans une si flatteuse espérance !
À présent, l’impatience commune est de voir arriver Clémentine. Elle est à Nocera. Le Général & sa Femme sont avec elle. Ce fier Comte ne peut soutenir l’idée de mon retour, ni penser avec modération qu’on