Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/291

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
81
du Chev. Grandisson.

tain. Mais, Chevalier, a-t-il ajouté, vous deviendrez Catholique ! Le Directeur l’a secondé, par des souhaits fort ardens. Aussi-tôt la jeune Marquise a reparu, les yeux gros de larmes. On a rejetté mes soins, nous a-t-elle dit ; ma Sœur est dans un nouvel accès : & se tournant vers moi ; ah ! Monsieur, vous êtes… mais de quoi vous accuser ? Je ne vois que trop ce que vous avez vous-même à souffrir.

Le Général est rentré, en même tems, avec le Prélat. À présent, mon Frere, a dit le dernier, si ce n’est pas de la générosité, c’est de la justice que je vous demande. Le Chevalier conviendra, j’en suis sûr, qu’il y a quelque excès de vivacité à lui reprocher. Oui, Monsieur, ai-je répondu ; mais il n’est pas moins vrai que les propos du Général étoient hors de saison. Peut-être, a dit assez doucement le Général. Je me suis tourné vers lui : Un aveu juste, Monsieur, est un glorieux triomphe. Je me donne hardiment, pour un homme incapable de bassesse, qui ne mollira point sur l’honneur, mais qui prend droit du témoignage de son propre cœur, pour souhaiter d’être regardé dans cette Famille, comme un Ami désintéressé. Pardon, Messieurs, si je mets quelque air de hauteur dans mon langage. Ne l’attribuez qu’à l’éloignement que j’ai pour toute sorte de témérité dans mes actions. Mais je me sens le cœur pénétré de mille choses, qui n’ont pas toujours fait, je le dis