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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/301

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du Chev. Grandisson.

Femme, excepté la meilleure des Meres. C’est mon Épouse, c’est votre Sœur ; elle vous aime tendrement, vous & notre cher Jeronimo.

Et n’aime-t-elle personne de plus ?

Qui voudriez-vous qu’elle aimât encore ?

Je ne sais ; mais ne doit-on pas aimer tout le monde ?

Elle aimera tout ce que vous aimez ; car elle est la bonté même.

C’est ce que je demande. Je vous promets de l’aimer, à présent que vous me l’avez fait connoître. Mais je me doute, Monsieur…

De quoi, chere Sœur ?

Je ne sais : mais dites-moi, Monsieur ; qu’est-ce qui ramene ici le Chevalier Grandisson ?

Le desir de vous voir, de voir votre Pere, votre Mere, Jeronimo, de nous voir tous, & de servir à nous rendre heureux les uns dans les autres.

Quelle bonté ! N’avez-vous pas cette opinion de lui ? Il a toujours été le meilleur des hommes. Et vous, mon Frere, êtes-vous heureux ?

Je le suis ; & je le serois bien plus, si vous l’étiez, vous & Jeronimo.

Mais, hélas ! vous en désespérez.

À Dieu ne plaise ! chere Sœur. Le Chevalier a pris soin de nous amener un Chirurgien fort habile, qui se promet de guérir Jeronimo.

Est-il vrai ? Et pourquoi ne l’a-t-il pas amené plutôt ?