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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/364

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Histoire

sorte d’offenses, à peine suis-je parvenu à me dégager d’une difficulté, que je retombe dans une autre. De quoi les Femmes ne sont-elles pas capables, lorsqu’elles entreprennent de mettre la division entre des Amis ? Madame de Sforce a l’humeur hautaine, intriguante. Il n’est pas de son intérêt que Clémentine soit jamais mariée. Cependant le Comte de Belvedere est d’un naturel si doux, si éloigné de la violence, que n’ignorant point les vues de cette Dame, j’admire par quels artifices elle a pû susciter une flamme si vive, dans une ame si paisible.

Le tems me presse, pour me rendre au Palais della Porretta. Je ne suis pas tranquille sur le récit de Camille. Ne marque-t-il point, dans sa Maîtresse, une imagination trop échauffée, pour une occasion de cette importance ? & ne dois-je pas craindre qu’elle ne soit rien moins que rétablie ?

LETTRE LXXIX.

Le Chevalier Grandisson au même.

même jour, au soir.

Je voudrois recueillir mes esprits, mon cher & respectable Docteur, pour vous faire un détail, que vous trouverez fort surprenant. Clémentine est la plus noble Fille qui soit au monde. Qu’arrivera-t-il enfin…