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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/368

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Histoire

dépendra du Chevalier. Je suis sûre de sa tendresse pour elle.

Il me semble, a dit le Marquis, que nous pourrions lui laisser la liberté de mener sa Femme en Angleterre, pendant les premiers six mois, à condition de nous la ramener pour les six autres. Ce changement pourroit faire prendre un nouveau cours à ses idées. La vue continuelle des mêmes lieux & des mêmes personnes est capable d’attrister son cœur. J’ajoute que son absence serviroit à fortifier ce pauvre Comte de Belvedere.

Le Prélat a loué cette idée. La Marquise n’a pas fait d’autre objection, que celle de sa tendresse. On a conclu, que le choix en seroit abandonné aussi à Clémentine. Camille, a dit le Marquis, il est tems d’avertir ma Fille, que le Chevalier attend qu’elle demande à le voir. Vous y consentez ? m’a-t-il dit civilement.

Camille n’est pas revenue aussi-tôt : à son retour, elle nous a fait une nouvelle peinture des agitations de sa Maîtresse, qu’elle a terminée, en priant la Marquise de monter à son appartement. Si c’étoit votre premiere entrevue, m’a dit le Prélat, je ne serois pas surpris de ce désordre : mais il faut avouer que le mal se montre sous une étrange variété de formes.

La Marquise est montée avec Camille, & m’a fait avertir presqu’aussi-tôt de la suivre. Elle est venue au-devant de moi, jusqu’à la porte du cabinet ; & sortant, elle