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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/40

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Histoire

Le Chevalier Grandisson, Madame, est incapable de rendre de mauvais services.

Êtes-vous sûre, Mademoiselle, que le Chevalier ne soit pas artificieux ? Il est homme d’esprit. Cette qualité doit quelquefois inspirer de la défiance. Les gens de son caractere ne frappent, que lorsqu’ils croient leurs coups certains.

Il n’est point artificieux, Madame. Il est supérieur à l’artifice, il n’en a pas besoin. Il est adoré de tous ceux qui le connoissent ; sa franchise est aussi admirable que sa prudence. Il est au-dessus de l’artifice, répéta-t-elle avec chaleur.

Je conviens qu’il mérite beaucoup d’égards de votre Famille, & je ne suis pas surprise qu’il y reçoive tant de caresses. Mais il me paroît bien surprenant que, contre toutes les prudentes maximes du Pays, un jeune homme de cette figure ait été admis… Je m’arrêtai.

Comment donc ? N’allez pas vous imaginer que je… que je… elle s’arrêta aussi, en hésitant avec un embarras fort remarquable.

La prudence, Mademoiselle, ne permet point d’exposer légerement l’honneur d’une Famille, & de donner occasion aux entreprises…

Assurément, Madame, vous vous êtes laissée prévenir contre lui. Il est le plus désintéressé des hommes.

Je crois avoir entendu dire à quelques