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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/400

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Histoire

mains, & par une double raison) que votre dessein étoit de me faire cet honneur ? ou du moins, pourquoi ne pas me faire dire que vous étiez ici ?

Vous faire dire… Vous arracher de votre Clémentine ? Non. (D’un air mélancolique.) Mais apprenez-moi ce que vous avez conclu. Mon ame est impatiente de le savoir. Répondez-moi en homme d’honneur.

Il n’y a rien de conclu, Monsieur. Rien ne peut l’être avant que les intentions de Clémentine soient entièrement connues.

S’il n’y a point d’autre obstacle…

Il n’est pas léger. Je vous assure que Clémentine sait ce qu’elle vaut. Elle veut mettre un juste prix au don de sa main. Dans ses plus grandes absences, elle a toujours conservé un vif sentiment de cette délicatesse, qui distingue une femme d’honneur ; & maintenant on la voit éclater dans son langage & dans ses actions, avec un nouveau lustre. Elle fera d’autant plus de difficultés, que sa Famille en fait moins. On ne précipitera rien : & si vous en pouvez tirer quelque avantage pour votre repos, car vous ne paroissez pas tranquille, je vous informerai de tout ce qui pourra survenir.

Vous m’assurez donc qu’on n’a rien conclu. Et me promettez-vous ces informations ?

Je vous les promets.

Sur votre honneur ?

Sur mon honneur.

Hé bien, il me reste donc quelques jours