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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/413

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du Chev. Grandisson.

de l’autre, qui ait eu la force de m’armer contre mon cœur. Cher Grandisson ! quel bonheur auroit été le mien, si ma main avoit pu suivre le penchant de ce cœur, sans mettre mon sort futur en danger ? Comment sortir de ces douces réflexions ! Prêtez-moi, prêtez-moi votre secours ; & rétablissez-moi dans cette paisible situation où vous m’avez trouvée. Que mon exemple tienne lieu d’expérience aux jeunes personnes de mon sexe & de mon âge ! Qu’elles apprennent à ne pas s’occuper, avec plaisir, des grandes qualités d’un homme, qu’elles ont souvent l’occasion d’entretenir. Hélas ! je reviens au sujet que je voulois quitter. Mais puisqu’il m’est impossible de retenir mon imagination & ma plume, je veux leur laisser un libre cours.

Dites-moi donc, mon Frere ! mon Ami ! Le plus fidele & le plus désintéressé des Amis ! dites-moi ce que je dois faire, quelle méthode je dois prendre, pour vous devenir indifférente à tout autre titre. Que faire, pour ne voir plus en vous que mon Frere & mon Ami ? Ne pouvez-vous me l’apprendre ! Est-ce le pouvoir, est-ce la volonté qui vous manque ? Est-ce votre amour pour Clémentine, qui vous empêche de lui rendre ce service ? Je vais vous dicter les termes : dites que vous êtes l’Ami de son ame. Si vous ne pouvez être toujours Catholique, soyez-le dans vos conseils. Alors, cette affection pour son ame vous donnera la force