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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/435

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du Chev. Grandisson.

mon cher Jeronimo, & de toute leur Famille, je viendrai le soir, si vous m’en accordez la permission… je viendrai… il ne m’a pas été possible d’achever. Elle ne m’a répondu que par un déluge de larmes. Sa tête s’est penchée sur mon épaule. L’agitation de ses sentimens soulevoit son sein. Oh Chevalier ! il le faut donc ! Que le Ciel nous fortifie tous deux !

La Marquise, qui venoit alors à nous, s’est apperçue, à quelque distance, de l’émotion de sa fille ; & craignant qu’elle ne s’évanouît, elle s’est précipitée vers elle, elle l’a prise dans ses bras. Ma fille ! ma Clémentine ! d’où viennent ces larmes ? Regardez-moi, mon Amour.

Ah Madame ! le jour, le jour est fixé ! Lundi prochain… le Chevalier quittera Boulogne…

Quoi, Chevalier ? vous nous quitteriez si tôt ? Ma chere, nous obtiendrons de lui…

Je me suis levé, sans prononcer un mot, & je suis entré dans une allée qui traversoit. J’étois pénétré jusqu’au fond. Ô Docteur Barlet ! Tant de bonté ! Pourquoi suis-je si sensible, & si souvent exposé à des épreuves qui demandent plus de force !

Le Général, le Prélat, & le Pere Marescotti sont venus me joindre. Je leur ai fait le récit de ce qui s’étoit passé entre Clémentine & moi. Le Marquis, qui étoit allé vers sa Fille, m’a joint promptement, après avoir entendu ce qu’elle avoit eu la force