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du Chev. Grandisson.

saire, & ce que je puis dire avec une parfaite vérité, c’est que mon ame ne m’est pas plus chere que Miss Byron. Vous voyez, Mademoiselle, que je suis tout-à-fait libre du côté de l’Italie, libre par le choix & la volonté de la vertueuse Clémentine, & que toute sa Famille fonde une partie de son bonheur sur le succès des soins qu’il m’est permis de vous rendre. Clémentine souhaite de me voir marié, & demande seulement que mon choix ne la fasse pas rougir des sentimens qu’elle a eus pour moi. Lorsqu’elle aura le plaisir de vous connoître sous le nom de Mylady Grandisson, elle confessera que mon choix ne pouvoit lui faire plus d’honneur.

Il s’est arrêté, comme pour attendre ma réponse, en me regardant avec une apparence de doute. J’ai baissé les yeux. Lui seul peut dire ce que j’ai paru, & comment je me suis conduite : mais hésitant, & la voix aussi tremblante que les genoux, je crois lui avoir fait à peu près la réponse suivante, sans retirer ma main d’entre les siennes, quoique pendant mon discours il la pressât quelquefois de ses lévres : L’honneur de Sir Charles Grandisson n’a jamais été suspect, & ne peut jamais l’être. J’avoue… Je confesse…

Eh ! qu’avoue, que confesse ma chere Miss Byron ? Comptez également, Mademoiselle, sur mon honneur & sur ma reconnoissance. S’il vous naissoit quelques doutes, faites-moi la grace de les expliquer. Je ne désire votre cœur, qu’autant que j’éclair-